Ben déjà, connaître les nombres exacts de copros et de lots, de syndics, de pros, de bénévoles, de coopératifs, la masse financière brassée, l'âge du bâtimentaire, le nombre d'ascenseurs, etc... toutes ces données dimensionnantes qui manquent. Jusqu'ici, nous avions la base de l'INSEE, mais il me semble qu'elle n'est pas exhaustive, car basée sur des recensements partiels.
Comment élaborer une politique du logement en copropriété si on ne connait même pas la taille du problème ? Par exemple, la mise en conformité des ascenseurs : qui connaissait à l'époque des décrets applicables en 2005 la taille réelle du parc à traiter ? Si on l'avait vraiment su, on n'aurait pas décalé sans cesse les échéances parce que les ascensoristes ont eu les yeux plus gros que le ventre.
Autre exemple : la rénovation énergétique. Comment fixer des objectifs de performance sans connaitre la taille du parc et sa structure, ainsi que la ressource, notamment financière ? A notre niveau, on sait que lorsque les impayés dérapent chez des gens que l'on connait pour être de bonne foi, c'est un signe que la ressource devient tendue et qu'il va falloir faire attention avant de planifier des travaux. Alors au niveau national, si on voit que le nombre de copros en difficulté est important, on fait quoi ? On continue de balancer des exigences intenables ?
A mon avis, le registre n'a qu'un faible intérêt pour les terminaux que nous sommes, mais plus pour l'aggrégation des données qu'il permet. Donc personne n'épluchera les comptes de toutes les copros, et on se contrefiche du nom des débiteurs. Par contre, je pense que certains décideurs au sein du ministère du logement et de Bercy sont impatients de prendre connaissance des données de synthèse. Sans compter les communes qui ne connaissent même pas (ou mal) les copros sur leurs territoires, avec des listes de contacts entachées d'erreur.
A mon niveau, je suis ravi : combien de fois dans les mutations les notaires "oubliaient" d'ouvrir le RC et passaient à côté de l'existence de mon syndicat principal, les syndics secondaires dans leur grande rigueur "oubliant" systématiquement de mentionner leur caractère secondaire ? Ou d'écrire des anneries dans leurs titres de propriétés / avis / mutations / attestations, avec des données obsolètes ?
Enfin, sur la question de la bureaucratie, faut pas non plus exagérer : d'abord il n'y a que 5 petits formulaires à remplir, sauf si on a une pléthore d'adresses postales à saisir (pas bien fichu à ce niveau, on ne peut pas rentrer des plages d'adresses). Moins de 10 champs pour la situation financière, à recopier depuis les annexes 1 et 2. Et pour les professionnels, il y a une interface "web" (pour les développeurs, une interface REST quand on regarde leur documentation), donc facilement connectable à leurs logiciels de gestion. Un bouton à presser, et c'est fini.
D'ailleurs, André, un petit module pour envoyer chaque année les données financières sur le registre via cette interface ? Mmm ?